• I.                 INTRODUCTION GENERALE

     

    I.                 INTRODUCTION GENERALE

     

    La Belgique dans laquelle je suis né, où je vis et que je veux contribuer à construire est un pays ouvert aux différentes cultures, c'est-à-dire un pays qui permet à des personnes de différentes cultures de vivre dans un climat d’ouverture, de tolérance, de rencontre et de respect mutuel. Bien sûr, les différences de cultures, de langues, de religions ou de traditions peuvent provoquer des frictions, mais elles peuvent être surtout sources de richesses pour une société qui accepte et valorise ces différences.

     

    La diversité culturelle et le dialogue interculturel se basent sur le respect mutuel et le respect de la différence ainsi que le respect des valeurs communes qui fondent notre démocratie afin d’amener les hommes et les femmes à vivre les uns avec les autres en égalité de droits et de devoirs.

     

    D’emblée, je veux préciser que je considère qu’il ne faut pas, comme on le fait trop souvent, réduire la culture à la religion, l’interculturel à l’inter-religieux : d’autres dimensions doivent être prises en compte: la langue, la mémoire, l’histoire, les arts, les identités plurielles des jeunes issus de l’immigration, entre autres choses. Cela implique l’acceptation de la présence, et donc la reconnaissance, des différents groupes culturels qui composent notre société, et en particulier l’acceptation de la présence de minorités culturelles qu’il convient de traiter avec dignité et respect.

     

    D’une manière plus générale, cette reconnaissance des minorités culturelles s’appuie sur une vision universelle de l’humanité et de la citoyenneté. Elle se fonde sur des principes démocratiques : l’égalité de tous les citoyens - en dignité et en droit -, et en particulier l’égalité homme/femme, le principe de non-discrimination et la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle implique aussi la promotion des droits multiples, celui de s’inscrire dans l’école de son choix, le droit au logement et à un emploi.

     

    La défense de la diversité culturelle est liée au refus des points de vue qui enferment radicalement les personnes dans leurs particularités culturels et provoquent leurs replis dans des groupes isolés. Dans une démocratie, tous les citoyens sont liés entre eux, par des intérêts sociaux, des engagements politiques, des réalités culturelles qui sont communs à tous et qui transcendent les origines et les différences culturelles de chacun. Cette approche permet d’éviter que se vivent, au niveau des relations interpersonnelles ce que certains qualifient, au niveau de nos civilisations, des chocs culturels[1]. 

     

    Cependant, pour que chacun puisse faire valoir ses droits dans ce domaine, il est essentiel de prendre conscience de sa propre identité culturelle, cette prise de conscience pouvant être favorisée, j’en suis convaincu, par l’expression de type artistique, cette pratique artistique permettant de se connaître et, partant, d’apprendre à reconnaître l’autre tant dans ses ressemblances que dans ses différences. Pour ma part, j’aime appliquer dans ma propre vie et dans mes relations à autrui cette simple phrase : Utilisons nos points communs pour nous rapprocher et profitons de nos différences pour nous enrichir.

     

    En tant qu’éducateur, il m’appartient de contribuer à ce que les adolescents avec lesquels je suis amené à travailler puissent exprimer leur identité culturelle. De plus, intégrer cette expression dans une production commune peut symboliser, pour eux, le passage de la simple addition de vécus culturels différents à leur mise en commun et à l’émergence d’une création commune interculturelle.    

     

    Après avoir abordé les aspects historiques et théoriques (définitions) des relations multiculturelles et quelques avancées dans le milieu scolaire en Belgique francophone, j’expliquerai comment j’envisage de créer un contexte propice à la mise en pratique de cette attitude dans un contexte scolaire par la mise en place d’ateliers de découvertes et de rencontres qui permettront aux élèves de mieux se connaître et, en finalité, de participer à l’organisation commune d’une fête interculturelle.

     

       

    [1] Samuel HUNTINGTON Le Choc des civilisations. Odile Jacobs. 2000

     


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