•  

    PARTIE PRATIQUE

    A.              INTRODUCTION 

    Mon expérience durant mon stage en milieu scolaire m’a confronté aux difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on veut faire parler les élèves sur des sujets qui les concernent de trop près. Je me suis alors demandé comment je pourrais faire pour amener les élèves à exprimer leurs ressentis et leur vécu personnel en ce qui concerne le domaine des relations interculturelles.

    En effectuant des recherches bibliographiques au Centre Bruxellois d’Action Interculturelle, j’ai mis la main sur une série de 5 bandes dessinées qui ont été conçues justement pour évoquer différents sujets et concepts en liaison avec les difficultés de l’interculturalité. 

    J’ai alors proposé, à deux reprises, d’utiliser ces documents dans le cadre d’échanges de réflexions en sous-groupes, ceci se faisant durant des périodes de fourches. Je me suis alors heurté à la difficulté d’éveiller, chez les élèves, un intérêt, pour une matière qui, même si elle est censée les toucher de très près, reste encore très « scolaire » à leurs yeux, et donc, « ennuyeuse ».

    J’ai compris, alors, qu’il faudrait placer cette activité dans un cadre plus large dont voici, en quelques lignes, la teneur : Il s’agit de proposer à des élèves du secondaire de participer à l’élaboration d’une fête multiculturelle et dont la préparation serait composée de différents ateliers.

    La préparation de ce projet se déroulera en quatre temps :

    A.                La découverte de différentes situations problématiques présentées sous formes de bandes dessinées conçues à cet effet, ceci afin de permettre aux élèves de faire la comparaison avec leur vécu personnel. Cela leur donnera l’occasion, peut-être pour la première fois, d’évoquer ces sujets et, surtout, de trouver les mots et la manière pour le faire.

    B.                La participation à différents ateliers de découvertes et d’échanges permettant l’expression et le partage des différents aspects de l’identité de chacun des élèves et de leurs opinions et croyances sur le thème de la discrimination.

    C.                L’expression sous la forme de slam et/ou de karaoké, de l’expression de vécus personnels concernant la diversité culturelle. Le slam consiste à déclamer, avec ou non un support musical, un texte poétique original. J’entends par karaoké le « détournement » de chansons populaires, autrement dit la production de textes originaux chantés sur des musiques connues.

    D.                La participation a des ateliers préparatoires pour l’organisation de la fête.

    Ces ateliers seront programmés à deux moments différents de la semaine : deux fois durant le temps de midi (toujours les deux même jours de manière à ce que cela devienne une sorte de rendez-vous) et quelques fois durant des temps de fourches (ce qui suppose d’avoir toujours à disposition une classe pour cet usage).

    Idéalement, ils pourraient débuter durant le mois de janvier et se terminer vers la fin du mois de mai, ce qui fera une trentaine de sessions (en dehors des temps de fourches).

    Bien sur, les composantes de la fête interculturelle pourront contenir d’autres activités en fonction de propositions émises par les élèves, par exemple la composition de plats de cuisine traditionnelle ou un défilé de modes de vêtements caractéristiques de régions précises, l’essentiel étant que leur élaboration permette aux élèves de comparer les différences culturelles et de rechercher la raison de ces différences.    

    B.               L’ECOLE ET L’ELABORATION DE
    L’IDENTITE CULTURELLE
     

    01.             La relation à l’Autre 

    Une école est un endroit où les élèves viennent rechercher un apprentissage, mais c’est également un lieu où ils sont constamment confrontés à l’ « Autre », un lieu où ils sont amenés à rencontrer la différence, autrui étant pour la plupart d’entre nous celui qui interpelle au niveau de nos différences réciproques.

    Face à ces différences, il me semble qu’il peut y avoir deux types de réactions différentes : D’un côté le refus, la résistance, l’opposition, le rejet, et d’un autre côté, l’acceptation, l’échange et l’enrichissement mutuel. La première attitude provient, à mon avis, d’une « réaction identitaire » et ce à deux niveaux : D’abord, je me construits dans la comparaison, l’opposition et l’affrontement. Ensuite, je me protège, je protège mon identité en m’enfermant dans mes idées, mes habitudes, ma culture. Je me définis, puis je m’enferme. Ici ce trouve la source de tous les intégrismes.

    Pour ma part, je pense qu’un moyen pour éviter cela consiste à créer des choses ensemble, à développer des projets communs qui intègrent des éléments appartenant à plusieurs cultures. Cela peut se faire dans les domaines de la cuisine, de la musique, de la danse, … bref, me semble-t-il, dans tout domaine qui induit une part de créativité et dans lequel chacun peut s’enrichir de l’apport de tous.

    De plus, Il appartient aux éducateurs de toujours veiller le plus souvent possible aux respects de l’intégrité de chacun par l’ensemble des intervenants (autres élèves, professeurs, surveillants,…) et, bien sur, d’être vigilant par rapport à son propre comportement. Dans ce domaine, comme dans d’autres, l’exemple est encore un des meilleurs outils pédagogiques que l’éducateur a à sa disposition.

    02.             Place de la créativité dans le processus identitaire

    En me basant sur mon expérience, je peux dire que durant la période qui suit l’exercice de ma propre créativité, je ressens le sentiment d’exister en tant que personne. Je me singularise. Bref, je suis. C’est comme si l’acte créateur cristallisait les différents éléments qui me composent en tant que personne, c'est-à-dire ma personnalité, mon caractère, ma sensibilité, mes émotions, mon passé,…

    Je suis convaincu qu’en participant à un travail de réflexion et de création, les élèves développeront leur inspiration non seulement sous forme d’idées, bien sûr, mais également sous la forme de quelque chose qui les poussera, les soulèvera, et les élèvera. Par l’acte créateur, ils auront l’occasion d’exprimer des aspects positifs d’eux-mêmes jusque là restés cachés. 

    Je me défini par mes actes, bien sur, mais surtout par ce que je produis et qui sera comme une trace de ce que je suis, une sorte de signature, quelque chose qui m’identifie et qui me singularise. Il me semble que, tant que l’on n’a pas agit de façon singulière et produit quelque chose de particulier, nous ne sommes que le produit inconscient de notre culture. A partir du moment où nous créons quelque chose de particulier, nous devenons un individu a part entière. Il s’agit de produire quelque chose pour laquelle je puisse dire « c’est moi qui l’ai faite et j’en suis fier ».    

    Si j’existe et que je suis reconnu en tant que personne et si l’autre existe et est également reconnu en tant que personne, la part de l’inconnu est fortement réduite  cela devient beaucoup plus difficile de projeter des stéréotypes et des préjugés en tant que généralités.

    Comment construire un cadre dans lequel les élèves pourront réfléchir à leur propre identité culturelle et exprimer cette identité de manière constructive et productive ? C’est ce que je vous propose de découvrir à présent.

    C.              CHOIX PEDAGOGIQUES

    1. Les ateliers seront organisés de façon à permettre de la part des élèves un apprentissage coopératif.  La coopération entre élèves consiste à travailler ensemble à la réalisation d'objectifs communs afin d'obtenir des avantages non seulement pour eux-mêmes, mais également pour l'ensemble du groupe.

    Cela permet d’instaurer un meilleur climat psychologique et de confiance, de meilleures relations  et à une plus grande estime de soi. C'est tout le contraire d'un apprentissage fondé sur la concurrence et la compétition. La concurrence ne favorise que les intérêts personnels, le mépris des autres et une certaine arrogance de la part des «vainqueurs» qui ont lutté contre les autres afin d'atteindre un objectif accessible à un seul ou à un nombre d'individus très limité; de leur côté, les «perdants» sont souvent démotivés et n'ont plus de respect d'eux-mêmes.

    Au contraire, les composantes de la coopération sont une interdépendance positive des élèves, des interactions en face à face, la responsabilité de chaque individu et du groupe et la capacité à avoir des relations interpersonnelles. Ces activités exigent la participation et l'engagement des élèves, de sorte que ces derniers puissent s'enrichir non seulement au niveau intellectuel, mais aussi sur le plan  affectif. Dans ce contexte, on parle même parfois de «jeux», car il s'agit d'activités divertissantes, qui suscitent un certain enthousiasme chez les participants.

    2. De plus, j’ai une propension à privilégier le travail de groupe. Il y a travail de groupe lorsqu'on réunit des personnes qui doivent associer leurs différents talents et capacités individuels, et se servir de leurs énergies mutuelles pour réaliser une mission donnée. Le travail en groupe:

    ·                     Responsabilise l’élève par rapport au groupe et permet un phénomène d’émulation qui permet d'obtenir de meilleurs résultats que le travail isolé tout en encourageant l’investissement personnel

    ·                     Permet de développer les capacités de communication et apprends à donner et à recevoir. 

    ·                     Implique le développement d'aptitudes au consensus. On se rend compte assez rapidement également que la meilleure façon de prendre des décisions est d'envisager l'ensemble de l'information disponible et de s'efforcer de trouver une solution satisfaisante pour tous. Toute personne se sentant exclue du processus décisionnel est susceptible de saboter le travail du groupe et de ne pas respecter les décisions prises par le reste du groupe.

    3. Enfin, le système pédagogique que j’emploie est la pédagogie du projet.

    ·                    L’élément déterminant qui me fait préférer cette pédagogie est le gain que cela fait gagner au niveau de la motivation et de l’engagement des élèves. 

    ·                    Les ateliers de découvertes et d’échanges s’inscrivent dans le cadre d’un projet final, ce qui devrait motiver les élèves a y participer activement dans la mesure où cela leur amènera des éléments d’inspiration pour l’écriture de leurs paroles.

    ·                    Il faudra également exploiter le travail individuel de chacun pour l’inscrire dans une finalité de groupe. Bref, apprendre à travailler en équipe.

    D.              ATELIER DE DECOUVERTE DE BANDES DESSINEES 

    Je me propose d’utiliser trois bandes dessinées qui ont été spécialement conçues pour aborder avec des adolescents la problématique et les valeurs concernées par l’interculturalité dans le cadre d’un projet européen intitulé « Valeurs communes ».

    01.             La comparaison entre les situations proposées
    et le vécu personnel des élèves

    1) Je prévois de travailler de la manière suivante [1]:

    ·         Répartir la classe en groupes de 3 ou 4 élèves

    ·         Proposer à chaque groupe de lire, à partir de photocopie, une partie de l’histoire et de résumer l’intrigue pour les autres groupes

    Consignes écrites données aux élèves

    1. Lisez, en sous-groupes, la partie de la bande dessinée que vous avez reçue.

    2. Notez les éléments suivants :

    -          Quels sont les noms des personnages ?

    -          Comment sont les personnages ? Quelles sont leurs caractéristiques ?

    -          Quelles sont les informations que vous pouvez trouver à leur sujet ?

    -          Qu’arrive-t-il à ces personnages ?

    3. Echangez librement avec la classe entière

    -          En ce qui concerne les caractéristiques des personnages et la comparaison que vous pourriez-vous faire vous-même. (ressemblances / différences)

    -          A propos des événements qui sont relatés. (vécus similaires)

    ·         Après chaque récit, pratiquer un dialogue orienté sur les thèmes évoqués

    ·         A la fin de l’histoire, faire un dernier tour l’ensemble de la classe  pour récolter des commentaires supplémentaires.

    2) Mon attitude en qu’éducateur

    Il me semble important, en tant qu’éducateur, d’avoir une attitude d’ouverture à l’autre en tenant compte de toutes les facettes de mon identité (inscrite à la fois dans un vécu personnel et dans une histoire collective). Je m’efforce aussi  de développé la capacité d’entrer véritablement en contact avec les élèves, ceci afin de pouvoir les considérer avant tout comme interlocuteurs en tant que personnes et non uniquement comme demandeurs de services.

    Pour arriver à cela, je considère que, en fonction du cadre d’intervention, je dois arriver à donner la possibilité à chaque élève d’exprimer qui il est de manière à faire des liens avec ce que sont les autres.

    Il me faut ainsi:

    ·                    Faire preuve d'empathie et d'écoute ;

    ·                    Connaître mes propres codes de références (en regard de mes croyances, de mes rites, de mes codes…) pour éviter l'ethnocentrisme

    ·                    M’impliquer moi-même dans l’échange : c’est important de payer de sa personne et d’être là en tant qu’être humain et pas seulement pour la fonction qu’on occupe. Il est important, également, de montrer aux élèves les points communs qui nous rassemblent par exemple au travers d’anecdotes personnelles. Je pense que cela joue positivement dans la mise en confiance des élèves.

    ·                    Avoir suffisamment d’assurance afin de gérer les conflits d'opinion : il ne s'agit pas tant de parvenir à un consensus général des élèves sur tel ou tel sujet que de tirer parti du processus lui-même (par l'écoute des autres, par le fait de s'exprimer soi-même, par le respect d'opinions différentes, etc.).

    02.             Qu'est-ce que « valeurs communes »?[2]

    A l’origine de ce projet se trouvent des travaux de recherches [3], à Bologne, d’un comité scientifique qui s’est interrogé sur la manière de développer le dialogue entre des personnes de cultures et de convictions religieuses différentes et comment favoriser la coexistence de différents systèmes laïcs et religieux ? Dans ce domaine, il est indispensable que les jeunes soient confrontés à ces valeurs communes qui existent dans les différents systèmes religieux ou laïcs.  

    On dit que la BD a le pouvoir de faire lire ceux qui ne lisent jamais. Et, surtout, de les faire réagir. C’est en partant de ce constat que la coopérative Lai-momo a monté le projet « Valeurs Communes », c'est-à-dire une série d’histoires abordant des thèmes tels que la « non-violence », la « tolérance » et la « discrimination », d’abord sous la forme de récits en prose adaptés ensuite en scénarios pour bandes dessinées réalisées par des dessinateurs professionnels de l’association l’Afrique dessinée. Grâce à cette réalisation de 5 bandes dessinées s’adressant principalement aux adolescents et aux préadolescents, et d'un guide didactique destiné aux éducateurs et composé par des parcours thématiques, les lecteurs sont encouragés tout le long du parcours à réfléchir sur l'importance du dialogue interculturel et à valoriser l'Autre.

    Le projet « Valeurs communes » a pour but de promouvoir la culture de la paix à travers la confrontation et le dialogue entre les religions et les cultures qui sont à l'œuvre en Europe. Les actions du projet prévoient d'engager les élèves, les enseignants et la population civile de quatre pays européens dans une réflexion concernant les valeurs communes aux différents systèmes de pensées. Cette collection de bandes dessinées a pour but de relever l’existence de plusieurs valeurs fondamentales à la base des principales religions et de la pensée laïque, dont la connaissance peut encourager le respect réciproque et la cohésion sociale et qui peuvent s’articuler autour de ces concepts clés.

    ·                    Le pardon comme forme suprême de l’amour

    ·                    la non-violence

    ·                    le respect de l’autre

    ·                    le partage

    ·                    la non-discrimination

    03.             Les bandes dessinées choisies

    L'appel

    Résumé

    Dans la Ville, on célèbre la "Journée de l'Entente". Concerts, compétitions et confettis sont de rigueur. C'est la fête. Mais une fête forcée. La Ville est divisée en plusieurs zones en fonction de l'appartenance religieuse des habitants. Mais la fête devient un lieu de carnage et de l’expression absurde de la haine. La guerre intestine est déclarée et la ville se retrouve divisée en camps ennemis.

    4 ans passent.

    Etchoki, un metteur en scène âgé lance des messages au vent, des ballons dans le ciel comme des bouteilles à la mer.  Il lance un appel aux acteurs et actrices qui, malgré le contexte, accepteraient de monter une pièce de théâtre sur le thème du pardon et de la réconciliation, qui sont des étapes essentielles pour le dialogue et la réconciliation...

    Norman, qui a perdu ses parents durant les émeutes, et Nautille, une amie, répondent à cet appel, traverse les clivages de la ville et rejoignent la troupe. L’écriture du texte et les répétitions demandent aux acteurs eux-mêmes d’évoluer dans leurs opinions : Si les religions peuvent être des vecteurs de divisions, elles peuvent aussi être, lorsque leur message n’est pas détourné, l’occasion d’une réunion à travers les vérités universelles qu’elles véhiculent : Maîtrise, paix et compassion pour le bouddhisme, espérance et tension vers l’inaccompli pour le judaïsme, liberté, service du prochain pour le christianisme, grandeur et sens de la transcendance pour l’islam, qualité de l’instant et autonomie pour la laïcité. La Bande dessinée se termine sur le rassemblement du public venu de toutes les parties de la ville.

    Les valeurs communes entre les religions et la conception laïque présentées dans la bande dessinée et dans cette unité sont l'amour et le pardon.

    Le thème de société abordé est l'intégration religions / société.

    L'Appel illustre un parcours de réconciliation. : Le pardon, forme particulière de l'amour, est un des piliers de la paix. Car il n'y a pas de paix sans justice et il n'y a pas de justice sans pardon. Comme le dit Jacques Riflet: " C'est dans le pardon et dans le partage des passions, des convictions et donc des interrogations que l'homme se grandit ".[4] L'Appel souligne en outre l'importance de la solidarité et de la parole pour désamorcer les fractures entre les peuples. Le pardon réciproque est un élément indispensable pour la collaboration dans un contexte multiconfessionnel caractérisé par la difficulté de communication.

    Thématiques rencontrées

    ·         L'amour et le pardon dans la pensée laïque et religieuse

    ·         Le pardon est indispensable aux hommes

    ·         Des parcours de pardon

    ·         Le partage des convictions

    ·         La religion divise-t-elle les hommes?

    ·         La confrontation entre différences

    Hisham et Yseult

    Résumé :    

    Hisham est un réfugié africain de 14 ans issu d’une famille cultivée mais démunie. Yseult est la fille d’un européen riche et xénophobe. Pour pouvoir se « fréquenter », ils devront faire face aux réactions intolérantes de la part d’un voyou de rue et à la réaction raciste d’un des parents.   

    Hisham sera amené, lui, à se montré tolérant et non-violent.

    La valeur commune entre les religions et la conception laïque présentée dans la bande dessinée et dans cette unité est le respect de l'Autre. Le thème de société abordé est le principe d'intégration sociale.

    Thématiques rencontrées:

    ·         Le respect de l’Autre dans sa différence : son milieu socio-économique, son lieu de naissance, sa culture, la couleur de sa peau, sa religion.

    ·         La compréhension de l'Autre au-delà des appartenances religieuses

    ·         La non-violence et la non-discrimination

    ·         L’Europe en tant que société multiculturelle et multi religieuse

    ·         La cohabitation, le « vivre ensemble »

    hisham et Yseult parle du respect de l'Autre (qu'il soit d'une génération ou d'une race différente) et du principe d'intégration sociale en tant que paradigme de l'ouverture à l'Autre. Celui-ci permet de définir l'humanité par son unité : les hommes sont unis en tant que tels par-delà les différences de culture, de couleur de la peau ou de religion.

    Ces concepts impliquent la non-violence et la non-discrimination. Les aventures du héros montrent comment on passe d'un sentiment à son contraire : vengeance/pardon, xénophobie/acceptation de l'Autre. Ce qui prouve bien que ces valeurs peuvent s'acquérir.

    L'exposé

    Dans le lycée d'une petite ville de province, quelque part dans le centre de la douce France, une classe, confrontée au problème de la discrimination, s'interroge sur les solutions proposées par les religions, la pensée laïque et la politique pour contrer ce phénomène.

    Le professeur demande à ses élèves de confessions religieuses et de cultures différentes de réaliser un travail en sous-groupe sur le thème de la beauté exprimée à travers les courants religieux. Pour arriver à travailler ensemble, ils devront dépasser leurs propres freins, ainsi que les réactions intolérantes de leurs parents respectifs. 

    Dans cette bande dessinée, on retrouve les thèmes suivants : les notions de double culture et de double appartenance, le dilemme existentiel de l'identité et du métissage. Ce dilemme n'est pas spécifique aux personnes issues de l'immigration : la condition humaine est la même partout.

    Dans L'exposé, le dilemme existentiel de l'identité et du métissage est présenté comme n’étant pas spécifique aux personnes issues de l'immigration seule car la condition humaine est la même partout. Ce volet cherche à mettre en valeur le parcours qui, de la connaissance, en passant par la compréhension, mène au respect entre les hommes - un respect qui diffère de la simple tolérance. Seule la reconnaissance de l'autre, en effet, peut engendrer l'amour et le respect.

    Thématiques abordées:

    ·         La non-discrimination dans la conception laïque

    ·         Les religions, la laïcité et la non-discrimination

    ·         Les causes de rupture

    ·         La collaboration entre civilisations

    ·         Appartenances, identités, intégration

    ·         L'attitude des parents.

    E.               ATELIERS DE DECOUVERTES ET D’ECHANGES

    Ces ateliers pourront être réalisés à plusieurs reprises en fonction des élèves qui voudront y participer. Ils devraient durer en moyenne une heure chacun.

     

    Ils seront tous introduits par l’écoute d’une chanson proposée soit par moi-même ou par les élèves eux-mêmes pour le contenu des paroles lié au thème de la multiculturalité, (et pouvant servir d’exemple) ou la pour la possibilité de modifier ces paroles.

    01.             Qui suis-je ?

    Cette activité pourrait être résumée par cette phrase : « Je suis ce que je suis, tu es qui tu es, elle est ce qu'elle est… Certes, mais nous avons beaucoup de choses en commun! ».

    Buts 

     

    ·                    Permettre la prise de conscience de notre propre individualité et de celle des autres

    ·                    Identifier ce que nous avons en commun

    ·                    Promouvoir la solidarité et le respect

    ·                    Evoquer l'égalité entre les sexes, La discrimination et la xénophobie, La citoyenneté

     

    Déroulement

     

    1. En guise d'échauffement, demandez aux participants de se mettre par deux, de faire semblant de ne pas se connaître et se présenter mutuellement. (Donner comme exemple un personnage imaginaire: Olena, femme, Ukrainienne, mère, épouse, formatrice, voyageuse, fan de musique,… ).

    2. Chaque élève reçoit une grande feuille de papier et un marqueur (une couleur différente pour chaque participant : le but est de leur faire appréhender que chacun est unique et que, par conséquent, le groupe est formé d'un arc-en-ciel d'identités)

    3. Demander aux élèves de réfléchir aux informations qu’ils estiment intéressantes de donner et de demander à une personne qu’ils rencontreraient pour la première fois. (nom, âge, sexe, nationalité, statut matrimonial, religion, genre, ethnie, travail/études, goûts musicaux, activités sportives, informations générales sur ce que la personne aime/n'aime pas,…)

    4. Chaque élève représente son identité à la manière d'une étoile: Chaque aspect de son identité est représenté par un rayon qui irradie vers l’extérieure, c'est-à-dire lla société. Il détermine 8 à 10 aspects majeurs de son identité et dessine ainsi son étoile personnelle.

    5. Les élèves  vont devoir trouver ce qu'ils ont en commun en se déplaçant pour aller comparer leurs étoiles. Lorsqu'ils trouvent un élève dont l'identité présente un rayon similaire, ils doivent noter le nom de cette personne au niveau de leur propre rayon.

    6. Le grand groupe se reforme et les élèves sont invités à parler de leur individualité en répondant aux questions suivantes :

    ·        Qu'ont-ils appris sur eux-mêmes? Etait-il difficile de déterminer les aspects fondamentaux de leur personnalité?

    ·        Quels aspects de leur identité ont-ils en commun et lesquels sont uniques?

    ·        A quel point les membres de cette classe sont-ils différents? A quel point se ressemblent-ils? Ont-ils davantage de points communs que de différences? Certains ont-ils été surpris en comparant leurs étoiles? Avaient-ils plus ou moins de points communs qu'ils ne pensaient?

    ·        Que pensent-ils de la diversité au sein du groupe? Pensent-ils que cela rend le groupe plus intéressant ou que cela complique le travail en commun?

    ·                    Y avait-il des aspects de l'identité des autres auxquels certains se sentaient farouchement opposés, au point d'avoir envie de dire: «Je ne suis pas un fan de football, de techno, de chiens, je ne suis pas homosexuel ou chrétien»?

    7. Enfin, proposer à la classe de réfléchir aux aspects de l'identité qui sont le fruit d'un choix et à ceux qui sont innés en les notant en deux colonnes sur le tableau : D’un côté les aspects de l'identité qui sont des constructions sociales, et de l’autre ceux qui sont inhérents et immuables?

    Autrement dit, d’un côté les aspects de mon identité que je peux choisir: nom, ami, travail, appartenance politique, choix musicaux, styles de vêtement, équipe de football favorite, lieu de vie. Et de l’autre, les aspects de mon identité avec lesquels je suis né: sexe, âge, taille, couleur des yeux.

    8. Identifier, dans les deux colonnes les aspects de l’identité susceptibles d'être controversés: nationalité, genre et sexualité, religion, appartenance à une minorité.

    La discussion sur le développement identitaire et les aspects de l'identité qui sont des constructions sociales et ceux qui sont inhérents et immuables donnera probablement lieu à des avis controversés, notamment au sujet de la religion et du genre. Il sera intéressant de demander aux participants de réfléchir à leur processus de développement personnel et aux aspects de leur identité qui ont évolué avec le temps, alors même qu'ils semblaient immuables.

    9. Autres questions de réflexions :

    ·        Que ressentent les participants du fait de pouvoir choisir leur propre identité? Quelles en sont les implications pour eux et la société, et plus particulièrement pour les droits de l'homme que sont l'égalité et le respect?

    ·        Dans quelle mesure les individus sont-ils jugés sur la base de leur identité individuelle? Et sur la base du groupe auquel ils appartiennent?

    02.             Le choix des héros et héroïnes des élèves.

    But 

     

    Cette activité pourrait être résumée par cette phrase : « Dis-moi qui tu aimes, je te dirais qui tu es ». L’objectif est de permettre aux élèves d’exprimer les valeurs culturelles véhiculées à travers le choix de leurs héros et héroïnes.

     

    Déroulement

     

    1.      Former des groupes de 5 ou 6 élèves

    2.      Chaque groupe identifie 3 héros (ou héroïnes) préféré (e)s et réfléchit aux raisons de cette préférence

    3.      Chaque groupe inscrit sur son tableau les noms et des héros (héroïnes) et des informations sur eux (elles) telles que leurs origines, leurs domaines (sports, politiques, culture,….)  

    4.      Un porte-parole de chaque groupe présente le tableau au grand groupe

     

    Une discussion générale est proposée à toute la classe et repose sur les questions suivantes :

     

    ·                    Est-ce que les élèves connaissent tous les héros/héroïnes.? Ont-ils été surpris ? Pourquoi ?

    ·                    Est-ce que une tendance, en termes d’âge, de nationalité, de sexe se dégage des choix proposés ?

    ·                    Quelles sont les raisons le plus souvent données pour expliquer les choix ? 

    03.             Les propositions

    But 

    Amener les élèves à échanger et partager des points de vue sur différents sujets propices aux opinions et croyances sur le thème de la discrimination.

    Déroulement

     

    1.         L’éducateur émet une proposition (voir plus loin).

    2.         Les élèves se lèvent et vont se regrouper en fonction de leur avis (« Tout à fait d’accord », « d’accord », « pas d’accord », « pas du tout d’accord »).

    3.         Pour chaque avis, chaque groupe constitué désigne un volontaire qui écris les justifications au feutre sur une grande feuille et en fait part à l’ensemble de la classe

    4.         Pour chaque proposition, un débat a lieu après le déplacement.

    Les propositions


    ·         L’immigration, dans notre pays, devrait être limitée

    ·         Les Belges sont racistes

    ·         Dans notre société, les hommes et les femmes sont à égalité

    ·         Notre pays devrait suspendre ses relations avec les pays qui violent les droits de l’homme.

    ·         Les médias, dans notre pays, publient des informations justes et précises sur les événements de l’actualité.

    ·         Je me sens à l’aise avec les gens qui ont un handicap physique visible

    ·         L’argent ne fait pas le bonheur

    ·         Les partis d’extrême droite doivent être libres d’exprimer leurs opinions.

    ·         Les couples homosexuels doivent avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que les couples hétérosexuels

    ·         AUTRES PROPOSITIONS présentées par des élèves.


    Remarque

    Il est intéressant de faire remarquer aux élèves que chacun d’entre eux, en fonction des propositions et de leurs avis, fera parfois partie de la minorité, et, parfois, de la majorité.

    F.                ATELIER D’ECRITURE DE PAROLES
    DE SLAM ET DE KARAKOE

    Les élèves sont amenés à écrire des textes de slam et de karaoké à partir des réflexions qu’ils ont pu élaborer en comparant le contenu des bandes dessinées et celui de leur propre vécu ainsi que les réflexions qui ont émergées dans les ateliers de découvertes et d’échanges.

    Raconter les événements que nous avons vécu ou auxquels nous avons participé permet de pratiquer un retour sur ces événements, sur la façon dont nous avons réagi, les raisons, pulsions ou émotions qui nous ont traversées et fait agir.

    Progressivement, nous construisons une nouvelle représentation de nous même, plus riche, plus complète, plus exacte. L’expression artistique de cette nouvelle représentation permettra aux élèves de se l’approprier davantage encore.

    Cette appropriation se fera d’autant plus si les élèves peuvent avoir l’occasion de participer à un événement et de présenter leur production lors d’une soirée de fin d’études ou d’un festival. Il n’existe rien de tel que la valorisation d’une réalisation pour motiver des individus à participer à un projet collectif.

    J’envisage de donner comme consigne aux élèves de ne pas travailler seul, mais, ici aussi, de travailler à plusieurs. Ainsi, pendant que l’un ou l’autre exprime ce qu’il (elle) ressent, les autres peuvent l’interroger. C’est dans une telle émulation qu’une inspiration peut surgir et donner lieu à la production de paroles de chansons ou de slam.

    G.              ATELIERS DE PREPARATION DE LA FÊTE

    Les ateliers de préparation permettront de répartir entre les élèves les différentes tâches qui seront à accomplir, partager les responsabilités, planifier, gérer les difficultés en ce qui concerne le contexte générale de la fête :

     

    ·                    Réserver le lieu.

    ·                    La décoration.

    ·                    Les vestiaires.

    ·                    La gestion de la caisse à l’entrée.

    ·                    Les matériels techniques.

    ·                    Les chaises pour le public.

      

       

    [1] Concernant la façon dont ces  ateliers seront organisés. Voir annexe 1: « Préparation écrite d'une animation »

    [2] Valeurs communes http://www.valeurscommunes.org/ 13/08/2007 Valeurs communes est un projet d'Eurodialog et Lai-momo co-financé par la Commission européenne Direction Générale Justice, Liberté, Sécurité dans le cadre du programme INTI 2003 pour l'intégration des immigrés.

    [3] Basé sur les travaux de Jacques RIFFLET Les mondes du sacre Edité par Mols. Monsieur Jacques Rifflet est professeur de droit, de politique internationale et d’analyse des facteurs religieux de l’Université de Mons-Hainaut, Belgique. Actuellement professeur honoraire, il dirige le Centre d’Etude des Relations européennes, est chargé d’enseignement à l’ICHEC-Culture et à la Haute Ecole Francisco Ferrer à Bruxelles. Il a édité en juin 2000 un livre de 800 pages, "Les mondes du sacré". Résultat de trente-cinq années d’enseignement et de recherches, ce livre étudie, en les comparant, toutes les grandes religions actuelles, mais y ajoute la voie ésotérique - dont fait partie la franc-maçonnerie -, la dimension de la laïcité et l’éclairage de l’actualité politique. Son expérience du politique et du religieux est telle qu’il est choisi, en 2004, pour présider la "Commission des Sages", groupant 30 spécialistes, et chargée de faire rapport sur le statut du temporel et du spirituel. En 2005, il devient membre de la "Commission gouvernementale du Dialogue interculturel". Ces deux instances ont remis leur rapport entre les mains du gouvernement en mai 2005.

    [4] Jacques RIFFLET Les mondes du sacre Edité par Mols

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :